Contenu principal

La responsabilité ne s’arrête pas à la frontière

Communiqué de presse de l’Union suisse des paysans du 14 mars 2023

Il y a six ans jour pour jour, le Parlement adoptait le contre-projet à l’initiative pour la sécurité alimentaire et l’Union suisse des paysans retirait son initiative populaire. Le Conseil fédéral et le Parlement confirmaient ainsi que la sécurité alimentaire et la production indigène doivent être renforcées et que les importations de denrées alimentaires doivent devenir plus durables. En effet, près des trois quarts de l’impact environnemental de notre alimentation sont générés à l’étranger. Dans son nouveau magazine ZOOM intitulé « Un commerce durable pour notre alimentation », l’Union suisse des paysans présente comment améliorer la durabilité des importations agricoles.

Nulle part ailleurs dans le monde, les exigences en matière de production alimentaire ne sont aussi élevées qu’en Suisse. De nombreuses nouvelles mesures écologiques sont entrées en vigueur cette année dans le cadre des trajectoires de réduction des produits phytosanitaires et des pertes d’éléments fertilisants. De ce fait, l’empreinte écologique de notre alimentation se déplace encore plus vers l’étranger. L’article constitutionnel 104a, adopté il y a six ans et approuvé par le peuple en septembre 2017, dispose que la Confédération garantit un approvisionnement alimentaire durable à partir de sa propre production et d’importations complémentaires. Les denrées alimentaires importées devraient contribuer au développement durable tant en Suisse que dans leur pays d’origine. De grandes lacunes subsistant, l’Union suisse des paysans (USP) présente, dans son nouveau magazine ZOOM intitulé « Un commerce durable pour notre alimentation », comment réduire l’impact environnemental des importations agricoles et améliorer la durabilité de notre système alimentaire.

Même si la Suisse doit observer les obligations strictes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), elle a réussi à négocier dans l’accord de libre-échange avec l’Indonésie des concessions conformes aux dispositions de l’OMC pour l’huile de palme produite de manière durable. Étant donné les limites de ces accords bilatéraux, d’autres approches sont nécessaires, qui agissent tout au long de la chaîne de création de valeur. Les normes sectorielles privées constituent une approche prometteuse. Dans ce contexte, le secteur agricole suisse s’est lui-même engagé à n’utiliser que des aliments pour animaux sans OGM, sans huile de palme et produits de la manière la plus durable possible. Le soja utilisé doit provenir d’une production durable. En conséquence, les 80 % du soja qu’importe la Suisse proviennent désormais d’Europe. Pour que le consommateur puisse lui aussi apporter sa contribution lors de l’achat, il doit pouvoir disposer d’une déclaration transparente des méthodes de production douteuses et des transports aériens nuisibles à l’environnement.

Les possibilités de promouvoir la durabilité dans le commerce agricole sont loin d’être épuisées. La Confédération devrait continuer à s’engager en faveur du renforcement des exigences de durabilité, tant dans ses accords commerciaux bilatéraux qu’au sein de l’OMC. L’article 104a oblige la Suisse à saisir ces opportunités. Mais la responsabilité d’une agriculture plus durable ne s’arrête pas à la frontière de notre pays.

Renseignements

Francis Egger

Directeur adjoint Union suisse des paysans
Département économie, formation et relations internationales

Téléphone 079 280 69 66
Email francis.egger@sbv-usp.ch

Beat Röösli

Beat Röösli

Union Suisse des Paysans
Responsable Relations internationales

Téléphone 079 768 05 45
EMail beat.roeoesli@sbv-usp.ch

Nadine Trottmann

Responsable du magazine Zoom
Tél : 056 462 50 14

Sur le même sujet

AGRISTAT Actuel
Agristat « Actuel » 09-21 : Évolution de l’effectif du cheptel suisse

11.10.21 | L’effectif du cheptel connaît une hausse estimée de 7500 UGB en 2021. Les augmentations les plus importantes concernent les effectifs des porcs et des volailles. Alors que l’effectif porcin présente une fluctuation temporaire dans le cadre du cycle du porc, l’effectif avicole connaît une croissance depuis plusieurs années.

Lire la suite
AGRISTAT Actuel
Agristat « Actuel » 08-21 : Estimation des terres assolées en Suisse pour 2021

13.09.21 | Les terres ouvertes augmentent de 2152 hectares ou 0,8 % en 2021. La surface des prairies artificielles diminue de 6171 hectares ou 4,9 %. En chiffres absolus, les surfaces du blé d’automne, de l’épeautre, du colza, des tournesols et du soja connaissent la plus forte augmentation. Les surfaces du maïs d’ensilage, des betteraves à sucre, du maïs-grain, des féveroles et des pommes de terre enregistrent le plus fort recul.

Lire la suite
AGRISTAT Actuel
Agristat « Actuel » 07-21 : Les fluctuations du marché laitier - calcul de l’élasticité de l’offre

10.08.21 | Les marchés agricoles sont connus pour la fluctuation des volumes et des prix. Le cycle du porc en est l’exemple le plus parlant. Dans la production de lait et de viande de vache, les volumes et les prix ne cessent de changer. L’évolution des volumes s’oppose souvent à celle des prix, donnant lieu à des élasticités négatives de l’offre. Dans la production de lait et de viande de vache, la négativité de ces élasticités est très significative (valeur-p inférieure à 0,001). Or, l’évolution du prix du lait influence plus que celle du prix des bovins de boucherie la production de viande de vache. La prise en compte des prévisions de prix dans la planification de l’offre permettrait d’atténuer les fluctuations du marché partiel correspondant. Une stratégie globale pour l’ensemble des marchés aiderait aussi à lisser ces fluctuations.

Lire la suite
AGRISTAT Actuel
Agristat « Actuel » 06-21 : Transport et origine des importations agricoles suisses

12.07.21 | Une nette majorité des importations agricoles entrent en Suisse par la route et proviennent surtout de l’UE. L’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Asie (sans la Chine) représentent d’autres régions d’origine importantes. Ce sont avant tout des fruits, du café, du thé et des épices, ainsi que des céréales qui arrivent de ces régions. L’acheminement de ces produits s’effectue, entre autres, par train et par navire. L’avion est rarement privilégié et ne transporte que 0,2 % des importations totales. Chaque mode de transport présente ses atouts : l’avion, par exemple, se prête surtout au transport de marchandises légères ou de petites quantités pour lesquelles le prix au kilo est élevé. Ce sont avant tout des légumes, de la viande de mouton et du poisson, ainsi que des fruits exotiques qui sont importés par voie aérienne. Les tourteaux, le riz, les céréales et le café arrivent, quant à eux, principalement par navire.

Lire la suite
AGRISTAT Actuel
Agristat « Actuel » 05-21 : La population moyenne présente : une statistique d’Agristat

10.06.21 | La population moyenne présente est une statistique d’Agristat portant sur le nombre de personnes qui se nourrissent en Suisse au cours d’une année civile. Elle prend en compte les frontaliers, les touristes et les titulaires d’une autorisation de séjour de courte durée relevant de l’asile, permettant ainsi un calcul précis de la consommation alimentaire par habitant. Même si la population moyenne présente n’est pas très différente de la population résidante permanente, elle peut néanmoins avoir une influence décisive sur la consommation par habitant. En témoigne d’ailleurs le calcul de la consommation de viande de volaille par habitant, qui ne montre pas une tendance à l’augmentation mais à la stagnation lorsqu’il est effectué sur la base de la population moyenne présente.

Lire la suite
AGRISTAT Actuel
Agristat « Actuel » 04-21 : Bilan fourrager 2019 (Kopie 1)

10.05.21 | En 2019, les aliments fourragers disponibles ont diminué de 1,7 % par rapport à l’année précédente, se plaçant à 7 784 000 tonnes de matière sèche. Les 1 858 000 tonnes d’aliments concentrés disponibles lors de l’année sous revue représentent la majeure partie des fourrages commercialisables. Les produits non commercialisables sont surtout constitués de fourrages de base, dont la quasi-totalité est destinée à l’alimentation du bétail consommant du fourrage grossier. En 2019, pas moins de 5 927 000 tonnes d’aliments pour animaux, soit 76,1 % de la consommation totale, appartenaient à cette catégorie. Cette même année, la part de la production intérieure a quelque peu augmenté, fournissant 84,3 % du fourrage disponible total. L’approvisionnement en sous-produits issus de la culture des champs s’est révélé plus élevé que l’année d’avant. En outre, les fourrages grossiers et le maïs d’ensilage ont également donné de bonnes récoltes.

Lire la suite
AGRISTAT Actuel
Agristat « Actuel » 03-21 : Production et consommation de lait et de produits laitiers en 2020

12.04.21 | La crise du coronavirus a eu des répercussions bien visibles sur le secteur laitier en 2020. La hausse de la production et de la consommation de lait UHT demi-écrémé et de fromage saute aux yeux. En revanche, la production et la consommation de beurre et de conserves de lait ont diminué. Ces changements peuvent s’expliquer par l’arrêt du tourisme d’achat, la croissance de la population présente, la fermeture intermittente de la restauration, ainsi que des comportements alimentaires et culinaires différents à la maison.

Lire la suite
AGRISTAT Actuel
Agristat « Actuel » 02-21 : Production indigène, importations et utilisation des aliments pour animaux

10.03.21 | La plupart des aliments pour animaux importés proviennent d’Europe et principalement de l’UE. Les aliments riches en matière azotée comme le soja et le gluten, qui proviennent davantage de pays hors d’Europe, font exception à la règle. Ce sont surtout les aliments riches en protéines que l’agriculture suisse doit faire venir de l’étranger. En 2018, 46 % de la matière azotée importée dans les aliments concentrés provenait du soja et des produits à base de soja. Les importations d’aliments concentrés étaient destinées à 40 % aux bovins, les porcs et les volailles arrivant en deuxième et troisième position. En grandeurs relatives, la volaille dépend davantage des importations d’aliments concentrés, car des ingrédients importants de son alimentation, tels que le blé et les produits à base de soja, sont rares en Suisse.

Lire la suite