Contenu principal

La durabilité mise à mal sans hausse des prix à la production

Communiqué de presse de l’Union suisse des paysans du 16 août 2023

À l’heure actuelle, les familles paysannes de Suisse reçoivent trop peu pour la vente de leurs produits. Elles ne peuvent ni répercuter la totalité de l’augmentation des coûts de production ni se voir indemnisées pour les nouvelles contraintes et les risques de culture qui en découlent. Aujourd’hui, certains acheteurs font même pression pour que les prix, déjà trop bas, baissent encore. C’est inacceptable. Quiconque agit dans ce sens sape la durabilité du secteur alimentaire.

Dans l’imaginaire collectif, les exploitations agricoles suisses vivent des paiements directs. C’est une erreur. Sur cinq francs que gagnent les familles paysannes, quatre proviennent de la vente de leurs produits. Il est donc essentiel qu’elles reçoivent une rémunération équitable pour ces derniers, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

Depuis l’année dernière, les familles paysannes sont confrontées à une forte augmentation des coûts de production des machines, de l’énergie, du diesel, des engrais, des fourrages et de nombreux autres agents de production. Bien que les prix à la production aient été quelque peu réhaussés en 2022, il n’a pas été possible de répercuter intégralement la hausse des coûts : l’ensemble de l’agriculture accusait encore un déficit d’environ 200 à 300 millions de francs. Dans plusieurs branches, en particulier celle du lait, le besoin de rattrapage existait déjà avant, les prix étant clairement trop bas par rapport aux coûts de production.

À l’augmentation des coûts des consommation intermédiaire vient s’ajouter cette année la mise en œuvre des trajectoires de réduction issues de l’initiative parlementaire 19.475. Ces trajectoires prévoient de nombreuses mesures dans le domaine de la protection des végétaux et des éléments fertilisants. Outre une réduction des rendements moyens, une charge de travail supplémentaire et des coûts de production plus élevés, l’initiative est synonyme de risques de culture plus importants qu’auparavant. Les familles paysannes ont là aussi besoin de meilleurs prix pour compenser les coûts supplémentaires et les pertes.

Une amélioration de 5 à 10 % du revenu agricole est plus que justifiée, dans la mesure où diverses denrées alimentaires sont déjà devenues plus chères à la vente sans que les producteurs puissent en profiter de manière appropriée. Quiconque prend au sérieux la durabilité de l’alimentation doit contribuer à ce que les exploitations agricoles puissent elles aussi évoluer de manière durable sur les plans économique, social et écologique, et obtenir des prix équitables pour la vente de leurs produits. Au lieu de baisser, les prix à la production doivent donc continuer à augmenter.

Renseignements

Martin Rufer

Martin Rufer

Directeur de l'Union suisse des paysans

Téléphone 078 803 45 54
E-Mail martin.rufer@sbv-usp.ch

Michel Darbellay

Responsable du département Production, marché et écologie de l’USP

Téléphone        078 801 16 91
E-Mail               michel.darbellay@sbv-usp.ch 

Sur le même sujet

Points de vue La ferme du futur

20.09.18 | Markus Ritter: La technologie nous délestera de nombreux travaux monotones et facilitera notre vie. Cependant, elle présentera également des aspects moins reluisants.

Lire la suite
Communiqués de presse
Communiqués de presse Détention d’animaux de rente exemplaire et bien contrôlée en Suisse

14.09.18 | L’agriculture suisse est pionnière de la protection des animaux. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Notre position de leader au niveau international est-elle compromise ? L’Association Stratégie Qualité a présenté aujourd’hui une étude qu’elle avait commandée à Agridea. Principale conclusion : la production animale suisse demeure exemplaire. Cela vaut tant pour les conditions de détention que pour l’usage d’antibiotiques et, en particulier, pour les contrôles des prescriptions légales. Les pays voisins rattrapent leur retard.

Lire la suite
AGRISTAT Actuel AGRISTAT « Actuel » 07-18 : L’effectif des équidés en Suisse

13.08.18 | En 2017, plus de 30 % des quelque 112 000 équidés présents en Suisse étaient détenus non pas dans le secteur agricole, mais sur de petites exploitations et dans des centres équestres. Ces dernières années, l'élevage de chevaux a eu tendance à perdre de l'importance, contrairement à la détention de chevaux de sport et de loisir. Durant les derniers trois ans, l'effectif total des équidés augmente chaque année de 1,3 à 2,5 %.

Lire la suite
Communiqués de presse
Communiqués de presse L'agriculture souffre de la canicule : des mesures immédiates s'imposent

07.08.18 | Dans l’agriculture suisse, les problèmes liés à la sécheresse extrême s’accentuent avec chaque jour sans précipitations dignes de ce nom sur l'ensemble du pays. C’est pourquoi l’Union suisse des paysans a adopté aujourd’hui un premier train de mesures. Ses priorités : garantir l’affourragement, de même que la solidarité au sein de la branche et de la chaîne de création de valeur.

Lire la suite
Communiqués de presse
Communiqués de presse Améliorer l’approvisionnement en fourrages suisses

04.07.18 | Depuis l’automne 2017, un groupe de travail institué par l’Union suisse des paysans cherche des leviers pour accroître l’approvisionnement en fourrages suisses. Ses membres ont élaboré une stratégie dans ce but. Ils ont présenté les résultats intermédiaires à un plus large éventail de représentants de la branche. Malgré les réserves concernant le financement, le soutien est acquis aux idées du groupe de travail. La prochaine étape est une consultation.

Lire la suite
AGRISTAT Actuel
AGRISTAT Actuel AGRISTAT « Actuel » 05-18 : Révision de l’indice des prix d’achat des moyens de production agricole

12.06.18 | L’indice des prix d’achat des moyens de production agricole reflète les modifications de prix survenues depuis 1977 dans le domaine des prestations intermédiaires et des investissements. Une révision s’impose à un rythme régulier, afin de mettre à jour la pondération et le panier-type. Pour ce faire, Agristat s’appuie sur la méthode d’Eurostat. L’indice des prix d’achat peut servir à des comparaisons à d’autres indices, comme l’indice des prix à la production ou l’indice suisse des prix à la consommation.

Lire la suite
AGRISTAT Actuel
AGRISTAT Actuel AGRISTAT « Actuel » 04-18 : Bilan des fourrages 2016

13.05.18 | Chiffrés à 8 382 000 tonnes de matière sèche en 2016, les aliments fourragers disponibles ont diminué de 1,4 % en glissement annuel. Dans le cas des aliments commercialisables, il s’agit pour l’essentiel d’aliments concentrés, dont 1 875 000 tonnes étaient disponibles pendant l’année sous revue. Les produits non marchands sont constitués de fourrages de base, dont la quasi-totalité est destinée à l’alimentation du bétail consommant du fourrage grossier. 6 507 000 tonnes d’aliments pour animaux, soit 77,6 % de la consommation totale, appartenait à cette catégorie d’aliments en 2016. À nouveau en légère baisse, la production intérieure a fourni 84,5 % du fourrage disponible total en 2016. Des récoltes inférieures à la moyenne sont à l’origine du recul des quantités disponibles de produits des champs et de sous-produits d’origine indigène destinés à nourrir les animaux. Des importations supplémentaires et, dans certains cas, une diminution du bétail ont servi à pallier cette pénurie.

Lire la suite
Prises de position Landwirtschaftliches Verordnungspaket 2018

09.05.18 | Der SBV unterstützt die vorgebrachten Änderungen hinsichtlich der Abschaffung der Exportbeiträge im Rahmen des Schoggigesetzes. Damit konkretisiert der Bundesrat sein Versprechen nach den Zugeständnissen der Schweiz im Rahmen der WTO-Verhandlungen in diesem Bereich. Der SBV begrüsst die Massnahmen, welche zum Ziel der administrativen Vereinfachung beitragen. Diese Anpassungen bleiben noch ungenügend. Der SBV erinnert, dass die Grenzschutzmassnahmen wichtige und effiziente Instrumente sind, um in der Schweiz ein Preisniveau zu halten, welches adäquat zu unseren Produktionskosten ist. Er weist in diesem Sinne jegliche Zugeständnisse ab. Es ist wichtig, dass die Finanzierung der vorgeschlagenen Massnahmen gesichert ist. Der SBV fordert, dass der Bundesrat im Rahmen der Budgetprozeduren den vom Parlament festgelegten Rahmenkredit respektiert.

Lire la suite