Contenu principal
La récolte n’est assurée qu’à celui qui sème correctement
Au Sommet agricole sur le Mercosur, le Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann met dans le même panier la politique du commerce intérieur et celle du commerce extérieur. Dans les deux cas, il n’en sortira rien de bon. L’Union suisse des paysans avait déjà annoncé qu'elle ne participerait pas à cette mascarade. Elle aborde séparément le thème de la Vue d'ensemble et celui du traité de libre-échange avec les pays du Mercosur. Par ailleurs, elle attend du Conseiller fédéral une amélioration tant au niveau de la communication que de la colaboration.
Aujourd'hui a lieu le Sommet agricole sur le Mercosur qu’a convoqué le Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann. À cette occasion, celui-ci discutera à la fois du développement de la politique agricole esquissée dans la Vue d'ensemble et de l'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur. Pour cette raison, l’Union suisse des paysans (USP) renonce à y participer. Dans la Vue d’ensemble, le gouvernement prévoit dans tous les scénarios une réduction de la protection douanière. De plus, il y formule des hypothèses en partie complètements irréalistes, notamment pour ce qui est des coûts à la production. Ce document ne contient pas non plus de plan pour atténuer et financer les pertes massives que subiront les familles paysannes. Le Conseil fédéral a évoqué une augmentation de la TVA, quand bien même la Vue d’ensemble avance une baisse des prix à la consommation comme l’un des avantages de la réduction de la protection douanière. Cette Vue d'ensemble est un rapport qui n’offre aucune perspective à l’agriculture. Émise après la votation du 24 septembre 2017, elle constitue un affront pour les familles paysannes et les citoyens suisses.
Quant aux négociations avec le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay, il s’agit là d’un autre sujet. L’USP n’a jamais été contre un nouvel accord de libre-échange, et ce n’est pas aujourd’hui qu’elle le deviendra. Elle considère cependant que la tactique de négociation n’est pas la bonne, d’autant plus que des concessions ont déjà été faites en amont. Nul ne sait encore quel avantage le reste de l’économie suisse pourra tirer d’un pareil accord et où des concessions s’imposeront. Actuellement, les exportations vers l’Amérique du Sud sont modestes : elles représentent à peine 1 % de notre volume d'exportation. Et sur ce pourcent, près de trois cinquièmes sont des produits pharmaceutiques, sur lesquels peu de droits de douanes peuvent être prélevés. Lors des négociations, le Conseiller fédéral est donc obligé de prendre en compte tous les intérêts, y compris ceux de la production primaire suisse, et ce de manière adéquate.
Or, à ce sommet agricole, le Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann met dans le même panier la politique du commerce intérieur et celle du commerce extérieur. L’USP, elle, traite chaque dossier séparément. D’une part, elle prévoit de renvoyer la Vue d’ensemble à la Commission de l'économie et des redevances lors de sa séance des 26 et 27 mars, puis au Conseil national lors de sa session d’été pour délibération. D’autre part, elle s’exprimera sur l'accord de libre-échange prévu avec les pays du Mercosur, pour autant que les négociations donnent lieu à des résultats concrets.
L’USP regrette encore que le Conseiller fédéral lui refuse toujours, après deux demandes, une entrevue, car il y aurait des possibilités considérables pour améliorer la communication et la collaboration.
Markus Ritter
Président de l'Union suisse des paysans
Conseiller national
Téléphone 079 300 56 93
EMail markus.ritter@parl.ch
Beat Röösli
Union Suisse des Paysans
Responsable Relations internationales
Téléphone 079 768 05 45
EMail beat.roeoesli@sbv-usp.ch