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Mercosur et politique agricole – éviter l’amalgame !
Dans le cadre du premier volet de sa vue d’ensemble du développement à moyen terme de la politique agricole, le Conseil fédéral fait référence à un accès et une ouverture des marchés qui visera une réduction de la protection à la frontière avec pour but de réduire la différence de prix entre la Suisse et l’étranger de l’ordre de 30 à 50% ! Mais comment le Conseil fédéral peut-il libéraliser un secteur et garder des prix administrés comme au niveau du secteur énergétique ou de la santé ? On applique ici une politique de deux poids, deux mesures ! Selon l’Union suisse des paysans, le développement à moyen terme de la politique agricole doit se baser sur les expériences réalisées au niveau de la PA 2014 – 2017, sur la mise en application du nouvel article constitutionnel pour la sécurité alimentaire plébiscité par le peuple suisse pour donner des perspectives aux familles paysannes. C’est ce qu’on attend de notre Gouvernement.
Si le Conseil fédéral veut avancer dans ses négociations sur le Mercosur, il doit impérativement séparer ces deux dossiers. Nous ne sommes pas contre de tels accords de libre-échange tant que nos intérêts sont préservés. D’ailleurs, la Suisse a conclu jusqu’à ce jour plus de 30 accords de libre-échange avec à chaque fois un volet agricole. C’est pourquoi, il faut que l’Administration fédérale joue cartes sur table afin que nous puissions définir la marge de manœuvre et fixer la ligne rouge à ne pas dépasser. Or tout est pour l’instant des plus opaques ! Nous attendons à être traités comme acteur économique à part entière. La Commission de l’économie et des redevances du Conseil national va les 26/27 mars prochain tenter de désenchevêtrer cet écheveau en renvoyant au Conseil fédéral son document sur sa vue d’ensemble du développement à moyen terme de la politique agricole afin qu’il y mette l’ordre souhaité !