Contenu principal

L’agriculture suisse vaut plus qu’il n’y paraît à première vue

Communiqué de presse de l'Union Suisse des Paysans du 3 janvier 2019

Il est beaucoup question des coûts que génère l’agriculture indigène et de son faible taux de participation à la création de richesse. Par contre, son utilité d’intérêt public et sa valeur réelle sont souvent passées sous silence. L’Union suisse des paysans entend bien profiter de sa conférence de presse annuelle d’aujourd’hui et de son nouveau rapport de fond, intitulé « L’importance de l’agriculture dans l’économie », pour inverser la tendance.

Au vu de sa part inférieure à 1 % au produit intérieur brut (PIB), l’agriculture semble être de moindre importance pour l’économie. Cependant, ce chiffre ne correspond pas à la valeur réelle du secteur primaire indigène, a expliqué l’Union suisse des paysans (USP) lors de sa conférence de presse, qui s’est tenue aujourd’hui à Hergiswil bei Willisau (LU), et dans son nouveau rapport de fond.

Une répartition inégale

Les grands créateurs de richesse ayant leur siège en zone urbaine, comme l’industrie pharmaceutique, les banques ou les assurances, occultent l’existence des régions à fort caractère rural, dont la prospérité dépend en grande partie de l’agriculture et des secteurs amont et aval de la branche alimentaire. Cela tient aux coûts élevés engendrés par le secteur agricole. Près de l’ensemble des 6,3 milliards de francs que dépense chaque année l’agriculture atterrissent dans les activités locales : commerce de machines agricoles, charpenterie, construction d’étables et services vétérinaires, pour n’en citer que quelques-unes. Néanmoins, l’agriculture produit également chaque année des matières premières et des denrées alimentaires d’une valeur de quelque 10 milliards de francs. Avec les transformateurs et les commerçants, il en résulte un marché total de presque 60 milliards de francs. Il est dès lors facile de deviner qui récupère la valeur créée dans le secteur alimentaire.

À l’échelle nationale, les 300 000 postes que compte la branche représentent 8 % de tous les emplois. À Hergiswil bei Willisau, la part d’emploi du secteur agricole atteint 40 % dans la commune, affirme Urs Kiener, syndic et agriculteur. Ainsi, l’agriculture et les familles paysannes constituent un des piliers de l’économie, des infrastructures et de la vie locales. Comme nombre d’agriculteurs sont tributaires d’une activité accessoire en dehors de leur domaine, les branches en sous-effectif apprécient le bassin de main-d’œuvre qu’ils représentent, ajoute Renate Ambühl, conseillère communale et agricultrice. Parmi ces branches figurent notamment la construction, la restauration, le domaine des soins et le tourisme.

Une plus-value non rémunérée

En plus de la production de denrées alimentaires, l’agriculture suisse fournit diverses prestations d’intérêt public à la collectivité : des biens dits « publics ». Comme il est impossible d’exclure quiconque de leur consommation, aucun particulier n’est prêt à payer pour leur usage, même si l’avantage qui en découle est largement reconnu. Les biens publics sont des produits joints de la production agricole. En voici quelques exemples classiques : l’entretien du paysage, l’encouragement de la biodiversité, la sécurité de l’approvisionnement ou le maintien d’activités dans les régions rurales. Étant donné que personne n’est prêt à payer pour ces biens, la politique doit veiller, par des mesures incitatives correspondantes, à ce que ceux-ci soient produits dans les quantités demandées par la société. C’est sur ce point que se fondent la politique agricole et le système des paiements directs. Le modelage et le maintien du paysage rural constituent des externalités positives essentielles de la production agricole. Sans l’agriculture, la Suisse serait recouverte de forêts. Mais alors, que valent donc les prestations du secteur agricole ? Il n’existe pas de chiffre officiel à ce sujet. Selon des données officielles de l’Office fédéral des routes, la Confédération dépense 8200 francs par hectare et par année pour l’entretien des surfaces vertes le long des routes nationales. L’extrapolation de ces dépenses à la fauche de 1,5 million d’hectares de surfaces agricoles et la division de ce montant par deux en raison d’économies d’échelle équivaudraient à des coûts annuels de 6,2 milliards de francs.

Défis politiques

L’agriculture suisse fait face à toute une série de décisions politiques importantes : développement de la politique agricole, révision de la loi sur l’aménagement du territoire pour les constructions en dehors de la zone à bâtir, accords de libre-échange en cours ou escomptés, initiatives populaires pour une eau potable propre ou pour une Suisse libre de pesticides de synthèse… Tous ces décisions sont à même d’affaiblir de manière considérable la rentabilité déjà faible de la production alimentaire, qui constitue la tâche principale de l’agriculture, et de mettre à mal un développement des exploitations orienté vers l’avenir. Avec le magazine « Zoom » publié à l’occasion de sa conférence de presse, l’USP entend montrer qu’aucun de tous ces sujets politiques ne traite que du PIB ou de la valeur de la production alimentaire. En effet, même si les externalités positives et les prestations d’intérêt public mentionnées n’ont pas de prix sur le marché, elles ont une grande valeur. L’agriculture suisse vaut donc plus qu’il n’y paraît à première vue.

Renseignements

Markus Ritter

Markus Ritter

Président de l'Union suisse des paysans
Conseiller national

Téléphone 079 300 56 93
EMail markus.ritter@parl.ch

Francis Egger

Directeur adjoint Union suisse des paysans
Département économie, formation et relations internationales

Téléphone 079 280 69 66
Email francis.egger@sbv-usp.ch

Sur le même sujet

Prises de position Konsultation BVG-Mindestzinssatz 2019

12.09.18 | Eine Senkung des BVGMindestzinssatzes um 0,25 % würde demnach die Vorsorgeeinrichtungen nur sehr bedingt entlasten und der Einfluss auf die Entwicklung der Deckungsgrade im Jahr 2019 würde dementsprechend gering ausfallen. Gestützt auf unsere Ausführungen sprechen wir uns für eine Beibehaltung des BVG-Mindestzinssatzes von 1 % für das Jahr 2019 aus

Lire la suite
Communiqués de presse
Communiqués de presse Pour Avenir Suisse, la nourriture tombera du ciel

07.09.18 | Une politique agricole d’avenir : ainsi s’intitule le pamphlet sur l’abolition de l’agriculture suisse dont s’est fendu aujourd’hui Avenir Suisse. Ce brûlot fourmille d’affirmations absurdes et de propositions insensées. Cela est tout sauf propice à la confiance en l’économie suisse.

Lire la suite
Prises de position Mengenangabeverordnungen

15.08.18 | Die Erweiterung der Liste mit Früchten und Gemüsen, die im Offenverkauf auch per Stück statt nach Gewicht verkauft werden können, stimmt der SBV zu. Wir beantragen diese Liste durch Produkte wie Äpfel und Birnen und weiteres Kern- und Steinobst zu erweitern. Für die meisten Obstarten (ausgenommen kleinfrüchtige Beeren) ist ein stückweiser Verkauf denkbar, unabhängig davon ob die Ware direkt konsumiert wird oder nicht. Die Festlegung eines fixen maximalen Feuchtigkeitsgehaltes von 12% für alles Brennholz in Fertigpackungen ist nicht realistisch und wird abgelehnt.

Lire la suite
Prises de position Entwicklung Strasseninfrastruktur

05.04.18 | En effet, il est primordial de répondre aux besoins de la population au niveau de l’aménagement du réseau routier, notamment pour garantir un trafic de qualité et sécurisé. Les prévisions laissant entrevoir une hausse des embouteillages, des ralentissements et de la surcharge sur certains tronçons, il s’avère judicieux d’entreprendre des mesures. Cependant, le besoin croissant de surface pour l’aménagement du réseau routier ne doit pas se faire au détriment des terres agricoles, lesquelles contribuent à la sécurité alimentaire mais aussi à l’entretien et à la qualité du paysage rural. En outre, nous tenons à nous assurer à ce que les ressources allouées au projet proviennent du fonds prévu à cet effet (FORTA), et ceci afin d’éviter une pression supplémentaire sur les dépenses faiblement liées de la Confédération

Lire la suite
Prises de position Verpflichtungskredite ab 2019

02.03.18 | Es gilt aus Sicht des SBV zwei Punkte zu beachten: Kulturland ist die wichtigste, nicht erneuerbare Grundlage für die Produktion von Lebensmitteln und damit zur Gewährleistung der langfristigen Ernährungssicherheit unverzichtbar. Folgerichtig verlangt eine Reihe von Verfassungsartikeln (Art. 75, 102, 104, 104a BV) einen haushälterischen Umgang mit dem Kulturland. Daher ist auch bei Erweiterungsprojekten der Verkehrsinfrastruktur das Kulturland maximal zu schonen. Zweitens: Damit die Ländlichen Räume und ihre Bewohnerinnen und Bewohner nicht zu kurz kommen, muss die bessere Anbindung der ländlichen Zentren an den Agglomerationsverkehr stärker berücksichtigt werden. Dies gilt neben der Strasse auch für den öffentlichen Verkehr.

Lire la suite