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Vue d’ensemble : la voie est libre pour un nouveau départ
Rassemblé hier en session plénière, le Conseil national a renvoyé au Conseil fédéral la Vue d’ensemble sur le développement de la politique agricole, suivant ainsi les propositions de la commission chargée de l’examen préalable. Soulagée, l’Union suisse des paysans demande de reprendre l’ensemble de la politique agricole depuis le début avec le secteur concerné, mais cette fois-ci sans la composante de la politique commerciale.
Le Conseil national a rendu sa décision : la Vue d’ensemble présentée en novembre par le Conseil fédéral ne constitue pas une base recevable pour le développement de la politique agricole. Faisant fi du résultat univoque de la votation du 24 septembre sur la sécurité alimentaire, le gouvernement prévoyait de réduire sans nécessité et de manière précipitée la protection douanière, affaiblissant ainsi l’agriculture indigène de façon considérable.
L’Union suisse des paysans (USP) est fort soulagée que le Conseil national ait renvoyé la Vue d'ensemble et qu’il ait fait place nette pour un nouveau départ. Cette fois-ci, la politique agricole et la politique commerciale ne seront plus mises dans le même panier. L’USP s’engage à participer de manière active et constructive au développement de ces deux thèmes. Pour elle, il est également correct et nécessaire de réaliser une analyse préalable de la politique agricole 2014-17, comme l’a décidé le Conseil national, ainsi que de préciser les contours du nouvel article constitutionnel 104a. De nombreuses initiatives agricoles de grande ampleur sont pendantes. Aussi l’USP propose-t-elle de continuer à procéder, pour l’instant, aux corrections nécessaires au niveau des ordonnances. De toute façon, les grandes modifications ne pressent pas pour l’instant, comme l’a d’ailleurs confirmé l’Office fédéral de l’agriculture il y a deux semaines de cela à travers une première évaluation de la politique agricole actuelle. Dans cette publication, les autorités tirent un bilan positif en constatant que les familles paysannes sont parvenues à se mettre en phase avec les nouveaux instruments et que la plupart des objectifs visés par le système des paiements directs ont été atteints. En plaine, les surfaces à la promotion de la biodiversité recouvrent aujourd’hui 77 000 ha, soit bien plus que les 65 000 ha prévus à l’origine. Deux ajustements des contributions ont aussi permis de remplir les objectifs de qualité et de mise en réseau. En matière de bien-être animal, il manque peu pour que soit atteint l’objectif de 80 % de SRPA (sorties régulières en plein air), actuellement à 76 %. Les premiers effets des programmes d’incitation à la réduction des atteintes à l’environnement se sont également fait sentir.
Pour cette raison, l’USP ne ressent pas le besoin de s'attaquer sans plus attendre au train des lois agricoles, d'autant plus que les plans d'action relatifs à la protection phytosanitaire et à la biodiversité, de même que la stratégie nationale sur les antibiotiques, introduisent déjà suffisamment de nouvelles mesures importantes pour l’agriculture. Il serait plus judicieux d'utiliser le temps, l'argent et l'énergie à disposition pour prendre ces défis à bras-le-corps et mettre en œuvre les mesures qui s'imposent de manière efficace. Conscient de sa responsabilité, le secteur agricole est prêt à mettre la main à la pâte.
Agroscope : des économies au mauvais endroit
L’agriculture suisse est actuellement confrontée à des défis de grande envergure : réduire l’utilisation de produits phytosanitaires tout en éradiquant de nouvelles maladies, de nouveaux ravageurs et de nouvelles plantes adventices, ou encourager efficacement la biodiversité et le bien-être animal, pour n’en citer que quelques-uns. Les familles paysannes sont plus que jamais tributaires d’une recherche productive et proche de la pratique. Or, dans ce contexte, la Confédération prévoit d'importantes coupes budgétaires dans sa station de recherches agronomiques Agroscope. Pour ce faire, elle compte réduire l’effectif de la station et réunir tous les sites en un seul emplacement. Il en résulterait une perte de savoir-faire considérable. Hier, le Conseil national a suivi une motion de sa commission, dont les auteurs demandent que la Confédération interrompe le processus de restructuration et définisse d'abord une stratégie cohérente pour Agroscope, accompagnée de mesures, qu’elle soumettra pour prise de position. L’USP soutient entièrement cette décision et cette manière de faire.
Markus Ritter
Président de l'Union suisse des paysans
Conseiller national
Téléphone 079 300 56 93
EMail markus.ritter@parl.ch
Francis Egger
Directeur adjoint Union suisse des paysans
Département économie, formation et relations internationales
Téléphone 079 280 69 66
Email francis.egger@sbv-usp.ch