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Effet de serre et besoin d’agir dans l’agriculture
Des mesures de protection du climat dans l'agriculture... oui, mais comment et avec quels moyens ? Ce sont ces questions que divers intervenants et les participants de renom à une table ronde ont abordées lors du 4e Congrès AgroCleanTech à Berne, dans un contexte où le débat sur la protection du climat fait déjà rage après la sécheresse de l’été 2018.
L’agriculture doit relever le double défi de la réduction de ses gaz à effet de serre et de l’adaptation simultanée au changement climatique. Des recommandations d’action concrètes font défaut pour l’instant. À la différence des transports ou de l’industrie, l’agriculture travaille avec des processus biologiques complexes. Dès lors, il est souvent bien difficile de mesurer les effets concrets, et la mise en œuvre de mesures peut occasionner des coûts importants. Le Congrès AgroCleanTech de ce jour a fait le point sur la situation actuelle. Autant le dire tout de suite : des mesures existent certes en théorie, mais leur mise en pratique se heurte encore très souvent à un manque de recommandations appliquées, de faisabilité ou de financement.
Un manque de recommandations d’action pratiques
L’Office fédéral de l’agriculture a réaffirmé ses objectifs de protection du climat et a présenté un large bouquet de pistes pour réduire les gaz à effet de serre dans l’agriculture. Pour la protection du climat dans le secteur agricole, l’Allemagne mise sur la sensibilisation, la vulgarisation et des exigences minimales plus élevées pour les aliments haut de gamme. Les résultats de la recherche ne débouchent que sur peu de recommandations concrètes pour l’instant. Des propositions techniques claires de la coopérative Ökostrom Schweiz ont montré qu’il existe un potentiel considérable pour réduire le méthane des engrais de ferme grâce aux installations de biogaz agricoles, mais la question du financement demeure bien entendu entière. Tant pour BioSuisse que pour IP-Suisse, les rejets évités de gaz à effet de serre représentent un argument commercial, qui est mis en avant de manière étonnamment concrète avec un système de points chez IP-Suisse. L’association zurichoise AgroCO2ncept s’emploie à une application pratique de la protection du climat dans ses exploitations. Il faut espérer que l’agriculture pourra bientôt en retirer des enseignements utiles. L’union de ces forces et le développement de la recherche appliquée représentent les leviers pour donner les moyens à l’agriculture de protéger davantage le climat.
Il ne faut plus hésiter
La table ronde à la fin du congrès l’a confirmé : l’intention de se mobiliser pour une protection active du climat afin de préserver l’agriculture des effets du changement climatique est bien là. Dans son récent rapport intermédiaire, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat GIEC souligne que plus nous hésitons et attendons pour réduire rapidement les gaz à effet de serre, plus le prix à payer sera élevé à l’avenir. L’agriculture passera deux fois à la caisse. Outre les mesures de réduction, ce sont les adaptations qui coûteront très cher à l’agriculture. Accroître un peu les investissements dès maintenant reviendra sans doute moins cher en fin de compte.