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Une victoire pour le secteur agricole et alimentaire
La bataille est terminée, le plébiscite avec un score de 79 % des voix est extraordinaire. Obtenir cette victoire n’a été, de loin, pas aussi évident que cela peut paraître après coup. Même sans campagne adverse officielle, le projet a dû affronter de puissants vents contraires. Des déclarations contradictoires à propos du libre-échange et de l’ouverture des marchés ont semé le doute parmi la paysannerie et ont suscité des critiques parfois acerbes dans l’agriculture. Divers médias, avant tout en Suisse alémanique, ont pris parti contre le projet, certains se laissant même aller à un journalisme partisan. Il est d’autant plus réjouissant que les citoyennes et citoyens n’aient pas perdu de vue l'essentiel et aient ignoré les commentaires.
Ce succès est aussi le fruit de plusieurs années de travail. Le projet a commencé par le lancement de l’initiative pour la sécurité alimentaire à la fin de 2013 et a connu un premier grand succès en faisant le plein de signatures durant la première moitié de 2014. Le processus politique qui s’est ensuivi durant deux ans a permis de faire de la sécurité alimentaire un sujet de discussion récurrent. En parallèle, l’Union suisse des paysans a lancé une pré-campagne intitulée « Qualité indigène ». Malgré le large soutien au Parlement – ou peut-être justement pour cette raison, car toute médaille a son revers – l’Union suisse des paysans (USP) a planifié de manière précoce et minutieuse la campagne de votation proprement dite.
La campagne avait pour objectif de montrer l’enjeu d’avenir et la grande importance d’inscrire la sécurité ali-mentaire dans la Constitution fédérale, ainsi que d’ouvrir un débat sur la juste valeur de la production indigène. En regard de l’évolution à l'échelle mondiale et du taux d'auto-approvisionnement net passé au-dessous de 50 % en Suisse, la production indigène durable a besoin d’un soutien ciblé. Comme l’ont révélé les sondages menés avant la votation, le renforcement de la production indigène représentait de loin le motif d’approbation men-tionné le plus souvent. Le oui massif à l’article constitutionnel fournit à présent une excellente base pour donner aux besoins de la production indigène la place qui leur revient, dans le cadre des révisions de lois à venir, lors de l'adaptation de dispositions d'application ou à l’occasion de négociations d’accords avec l’étranger. L’USP va mettre en discussion un manifeste pour la mise en œuvre du nouvel article au Comité et à la Chambre suisse d’agriculture et prévoit d’adopter ce texte à l’Assemblée des délégués. Le manifeste proposera des mesures concrètes à mettre en œuvre dès 2018.
Comme on le sait, le succès ne vient jamais d’une seule personne. Nous le devons surtout aux paysannes et pay-sans, aux amies et amis du secteur agricole et alimentaire, sans l’engagement desquels lors de la récolte de si-gnatures, cette votation n’aurait jamais eu lieu. Ce sont aussi eux qui ont été présents sur le terrain partout en Suisse durant la campagne de votation. Merci beaucoup ! L’USP va faire tout ce qui est en son pouvoir afin de concrétiser les objectifs poursuivis par le projet pour le bien des familles paysannes.
Urs Schneider, directeur adj. de l’USP et responsable de la campagne « Oui à l’inscription de la sécurité alimen-taire dans la Constitution »