Vergerette annuelle, tomate ou scarabée japonais ? Quel est leur point commun ?
Ce sont tous des « néobiotes ». Ce terme désigne des organismes qui ont été introduits dans des pays étrangers après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492, ou qui le sont encore aujourd'hui. Si les tomates sont considérées comme indigènes, il n'en va pas de même pour la vergerette annuelle ou le scarabée japonais : ces espèces sont invasives et menacent les espèces indigènes ainsi que la biodiversité. Elles peuvent transmettre des maladies, entraîner des pertes de récolte considérables dans l'agriculture ou causer des dommages aux infrastructures telles que les voies ferrées. Selon l'Office fédéral de l'environnement, cela représente la somme totale de dommages annuels d'environ 170 millions de francs, sans compter les dépenses liées à la lutte. A cela s'ajoute le fait que le commerce mondial, la grande mobilité et le changement climatique contribuent de plus en plus à la propagation des espèces exotiques envahissantes.
Néophytes envahissantes
En Suisse, il existe diverses plantes exotiques envahissantes. Certaines d'entre elles, comme le Buddléia de David ou le solidage, se plaisent dans les jardins, d'autres dans les surfaces agricoles. C'est surtout la vergerette annuelle qui gagne du terrain dans l'agriculture. Chaque plante produit entre 10’000 et 50’000 graines qui sont largement disséminées par le vent. Les graines survivent plusieurs années dans le sol. De plus, la vergerette annuelle possède une propriété particulière : elle peut sécréter des substances dans l'environnement qui empêchent la germination et la croissance des plantes environnantes. Il n'y a donc qu'une seule stratégie de lutte : arracher, arracher, arracher.
Le souchet comestible est également au centre de l'attention. Celle-ci n'est actuellement considérée que comme potentiellement envahissante, bien qu'elle cause déjà des dégâts considérables dans l'agriculture. En effet, une fois que le souchet s'est établi, il est pratiquement impossible de le combattre. Des pertes de rendement allant jusqu'à 40 % pour les pommes de terre ou jusqu'à 60 % pour les betteraves sucrières, ainsi que des pertes de qualité élevées sont possibles dans de nombreuses cultures.
Néozoaires envahissants
Qu'elles soient grandes ou petites, de nombreuses espèces animales exotiques envahissantes s'installent en Suisse. Parmi elles, des espèces comme les coccinelles asiatiques ou les écureuils gris, qui sont tout à fait perçues positivement par la population. En revanche, dans l'agriculture, ce sont souvent les insectes qui représentent un danger pour la production alimentaire, par exemple la chrysomèle du maïs ou la punaise marbrée. La Fruit-Union Suisse a estimé les pertes de récolte causées à plus de 3 millions de francs en 2019, ce qui correspond à une perte de 25 % de la récolte. Pour lutter contre ce fléau, il est par exemple possible d'utiliser des antagonistes naturels, comme les guêpes samouraï, originaire d'Asie. Mais pour les lâcher, il faut d'abord obtenir une autorisation, car les mesures de lutte sont également contrôlées. Mais « heureusement », le changement climatique et la mondialisation aident ici aussi - car la guêpe samouraï est désormais de plus en plus présente à l'état naturel en Suisse.
Le dernier cas en date est particulièrement dangereux : le scarabée japonais, qui n'a guère attiré l'attention en Suisse jusqu'à présent. Les premières observations ont eu lieu au Tessin en 2023, car le scarabée japonais migre depuis l'Italie. Le coléoptère se nourrit de feuillus, d'arbres fruitiers, de vignes, de baies, de maïs, de haricots ou d'asperges et peut dévorer des plantations entières. Il est soumis à l'obligation de déclaration et de lutte. La population est également invitée à collaborer.