Contenu principal

Une législation efficace pour une agriculture plus durable

Communiqué de presse de l’Alliance contre les initiatives phytos extrêmes du 7 avril 2021

Diminuer les quantités et les risques liés aux produits phytosanitaires, et réduire les pertes d’éléments fertilisants : l’initiative parlementaire adoptée par les Chambres fédérales à la session de printemps constitue une réponse solide aux initiatives phytos extrêmes, sur lesquelles le peuple votera le 13 juin prochain. Plus efficace et plus cohérente que les deux projets populaires, elle peut aussi être mise en œuvre plus rapidement. 

Au départ, le sujet de l’initiative parlementaire qui vient d’être adoptée au Parlement se limitait à la réduction des risques liés à l’utilisation des produits phytosanitaires (PPh). Ce sujet s’est élargi au fil des débats. Dans sa version finale, l’initiative prévoit aussi la réduction des pertes d’éléments fertilisants, de même que des prescriptions relatives aux biocides. La nouvelle législation entrera en vigueur au plus tard en 2023. Les risques que présente le recours aux PPh pour l’être humain, les animaux et l’environnement devront être réduits de 50 % d’ici à 2027. Cette réduction passera aussi par une diminution directe des quantités de produits utilisés. En lançant le Plan d’action national Produits phytosanitaires en 2017, les autorités avaient déjà retiré l’homologation de nombreuses substances actives.

L’évaluation des risques reposera sur un indicateur qui prend en compte différents facteurs, comme le volume des ventes, la toxicité et l’exposition. Selon l’évolution de la situation, le Conseil fédéral pourra encore serrer la vis au moment de fixer les objectifs de réduction à partir de 2027. Un système d’information centralisé pour toutes les utilisations et une obligation de déclarer les ventes garantiront une transparence totale dans le recours aux PPh. Par ailleurs, l’initiative parlementaire renforce de manière considérable la réglementation concernant les résidus de ces produits dans les eaux souterraines. Dans les aires d’alimentation des captages d’eau potable, la concentration des substances actives et de tous les produits de dégradation ne doit pas dépasser 0,1 μg/l. Même pour des métabolites non pertinents sur le plan toxicologique, les exigences quantitatives se sont vues multipliées par 100. Si ces valeurs sont dépassées, le produit en cause perd son homologation.

Les pertes d’azote et de phosphore dues à l’agriculture doivent aussi être réduites d’ici à 2030. Le Conseil fédéral fixera les objectifs de réduction à l’issue de la procédure de consultation. De plus, l’initiative parlementaire entend remplacer les engrais minéraux importés par des engrais de ferme et de la biomasse indigènes. Il faudra informer la Confédération des livraisons d’aliments concentrés et d’engrais. Ces annonces permettront de créer une transparence dans leur utilisation.

À titre de comparaison, l’initiative populaire sur l’eau potable ne réglemente en aucune manière l’usage des PPh pour les exploitations qui renonceront aux paiements directs. C’est ce que feront celles qui n’auront pas d’autre choix et qui utilisent déjà le plus ces produits. En outre, ni l’initiative sur l’eau potable ni celle pour une Suisse libre de pesticides de synthèse ne permettront de réguler les apports de nutriments dans l’environnement.

Le secteur agricole soutient l’initiative parlementaire, même si sa mise en œuvre le placera face à des défis de taille. Il veut faire partie de la solution et participer en continuant de réduire les répercussions qu’occasionne son activité sur l’environnement.

Renseignements

Michel Darbellay

Responsable du département Production, marché et écologie de l’USP

Téléphone        078 801 16 91
E-Mail               michel.darbellay@sbv-usp.ch 

Sur le même sujet

En direct de l'USP
En direct de l'USP En direct de l’USP n° 12-2023

28.03.23 | À une petite majorité, la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire de l’énergie du Conseil des États s’est prononcée en défaveur du piètre contre-projet à l’initiative biodiversité. L'USP met désormais tout en œuvre pour que la Chambre basse suive sa commission.

Lire la suite
Prises de position Umsetzung der Motion 20.4339 UREK-N «Übermässigen Motorenlärm wirksam reduzieren»

22.03.23 | Stellungnahme des Schweizer Bauernverbands über die Umsetzung der Motion 20.4339 UREK-N «Übermässigen Motorenlärm wirksam reduzieren».

Lire la suite
En direct de l'USP
En direct de l'USP En direct de l’USP n° 11-2023

21.03.23 | Les participants de la plateforme de dialogue Grands prédateurs instituée par le SAB, la SSEA et l’USP ont discuté du rôle des gardes-chasse. L’identification des dégâts et l'exécution des tirs ont aussi été abordées.

Lire la suite
Prises de position Änderung der Verordnung über die Alters- und Hinterlassenenversicherung (AHVV)

21.03.23 | Stellungnahme des Schweizer Bauernverbands über die Änderung der Verordnung über die Alters- und Hinterlassenenversicherung (AHVV)

Lire la suite
AGRISTAT Actuel
AGRISTAT Actuel Agristat « Actuel » 02-23 : Commerce extérieur suisse du fromage

13.03.23 | Le volume des échanges sur le marché du fromage a fortement augmenté au cours des vingt dernières années. L'Allemagne est de loin le principal débouché, l'Italie a perdu des parts. En 2022, pour la première fois, les importations de fromage ont dépassé les exportations. En valeur, il en résulte toutefois un excédent d'exportation de 204 millions de CHF. Un fromage sur trois importé est un fromage frais. Au total, 85,6 % des importations de fromage proviennent d'Italie, de France et d'Allemagne. Les fromages à pâte dure sont les plus exportés, mais les fromages à pâte mi-dure et les fromages frais prennent de plus en plus d'importance. La consommation de fromage est sujette à des fluctuations et a fortement augmenté pendant la pandémie, ce qui peut s'expliquer, du moins en partie, par la disparition temporaire du tourisme d'achat. Étant donné que la teneur en énergie du fromage varie fortement d'une catégorie à l'autre, il convient de tenir compte non seulement du poids, mais aussi de la quantité d'énergie lors de la consommation.

Lire la suite
En direct de l'USP
En direct de l'USP En direct de l’USP n° 10

13.03.23 | L’USP soutient la valorisation des boues d’épuration et des cendres animales, riches en phosphore (P). Une installation de production de P devrait voir le jour d’ici 2025 : un pas important vers une économie circulaire.

Lire la suite
Prises de position Verordnungspaket Umwelt Herbst 2023

08.03.23 | Stellungnahme des Schweizer Bauernverbands über das Verordnungspaket Umwelt Herbst 2023

Lire la suite
En direct de l'USP
En direct de l'USP En direct de l’USP 2023 n° 9

07.03.23 | Les faibles précipitations actuelles en Suisse ne font pas seulement parler d'elles dans l'agriculture ! Selon l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), il y a certes encore de l'eau pour les besoins saisonniers, mais dans deux à trois mois déjà, elle pourrait manquer. En effet, la fonte des neiges sera alors également plus faible en raison du manque de précipitations sous forme de neige. Le WSL a donc demandé aux autorités de mettre en place des restrictions précoces. Elles doivent avoir le courage, si nécessaire, de décider dès le mois d'avril d'interdire le remplissage des piscines, l'arrosage des jardins ou le nettoyage des voitures.

Lire la suite